88 minutes. C’est le temps qu’il aura fallu patienter avant que ne soit déclenchée la première frappe cadrée de cette finale aller de la Ligue des champions d’Afrique.
Un match terminé sans surprise aucune sur un score nul et vierge, puisqu’il associait les deux clubs – Espérance de Tunis et Ahly du Caire – les plus hermétiques de la compétition avec respectivement trois et un buts encaissés.
Disputé dans un stade olympique Hammadi-Agrebi de Radès copieusement garni -mais pas plein- ce sommet continental a pourtant démarré sur de bonnes bases, avec un débordement de Houssem Tka dans le couloir droit suivi d’un centre précis, repris de la tête par le Brésilien Rodrigues Silva.
Mais le longiligne attaquant, pourtant parfaitement servi, trouvait le moyen de ne pas cadrer, alors que Mostafa Shoubeir, le gardien cairote finalement préféré à El-Shenawy, paraissait battu (5e minute).
Quelques instants plus tard, le Ahly perdait sur blessure Ali Maâloul, immédiatement remplacé par le milieu Karim Fouad (7e). Un coup dur pour les champions d’Afrique sortants, désormais privés de leur meilleur passeur.
Les 45 premières minutes, pour rythmées qu’elles aient été, voyaient l’Espérance buter inévitablement sur une arrière-garde égyptienne bien décidée à ne laisser aucun Sang et Or s’approcher de son but.
Et de fait, Taraji ne se créait plus aucune opportunité nette. En fin de première période, le capitaine espérantiste Ghaylène Chaâlali bénéficiait d’un coup-franc axial. La trajectoire flottante s’envolait au-dessus du but (41e minute).
Au retour des vestiaires, le Ahly se décidait enfin à défendre plus haut, en avançant, et commençait petit à petit à poser des problèmes à la formation dirigée par Miguel Cardoso, qui tombait dans l’à peu près et s’épuisait dans un jeu stéréotypé.
Seul éclair, une combinaison tentée par l’EST qui débouchait sur une passe en retrait pour le Togolais Roger Aholou, dont la frappe fuyait le cadre (60e minute).
Le technicien portugais sentait alors qu’il était temps de faire entrer du sang neuf pour redynamiser son attaque et un secteur médian fatigués et inoffensifs.
Entraient donc, dans les vingt dernières minutes, El-Ayeb, Bouguerra, Ogbelu et Ben Hamouda. Sans effet. Et le Ahly dans tout ça ?
Pragmatique, le Suisse Marcel Koller lançait également des joueurs susceptibles de monopoliser l’attention de la défense tunisoise dans les dix dernières minutes, comme Magdi Afsha et Reda Slim.
Le club égyptien terminait très fort, sous l’impulsion de Hussein El-Shahat, seul joueur à avoir accroché le cadre, à la 88e minute. Sans grand danger pour le toujours vigilant Memmiche.
Le Ahly est donc rentré au Caire avec le sentiment du travail bien fait. Solide, sobre et discipliné, il a parfaitement préservé ses chances pour le match retour, samedi 25.
Quant à l’Espérance, elle ne sera jamais parvenue à étourdir son adversaire. Il en faudra plus, beaucoup plus, en termes de justesse, de précision, de rythme aussi, pour arracher au Ahly sa couronne africaine.
Les Sang et or ont six jours pour y réfléchir et se pencher sur ce qui n’a pas marché offensivement, et le chantier reste vaste.
Bien sûr, on a entendu ceux qui évoquent la possibilité pour l’EST de l’emporter à l’issue des tirs au but, après avoir verrouillé le match. Là encore, peu d’équipes ont su résister dans le jeu aux vagues cairotes, lorsqu’elles déferlent à partir de l’heure de jeu…
Voici les formations, telles qu’elles se sont présentées :
Esperance: Amenallah Memmiche – Mohamed Ben Ali (Raed Bouchniba 69), Yassine Meriah, Mohamed Amine Tougai, Amine Ben Hamida – Roger Aholou, Ghayléne Chaalali, Houssem Tka (Zakareya El Ayeb 69) – Yan Sasse (Oussama Bouguerra 81), Rodrigo Rodrigues (Mohamed Ben Hammouda 90), Houssam Eddine Ghacha.
Ahly: Mostafa Shobeir – Mohamed Hany, Rami Rabia, Mohamed Abdel-Moneim, Ali Maâloul (Karim Fouad 7) – Akram Tawfik, Marwan Atteya, Emam Ashour (Mohamed Magdi Afsha 80) – Percy Tau (Reda Slim 80), Wissem Abou Ali, Hussein El-Shahat.
@Frank Simon