Depuis le début de la semaine, 2022mag consacre une série originale aux grands gardiens de but du football arabe. La cinquième étape est consacrée à l’Omanais Ali Al-Habsi, à jamais le premier gardien arabe à avoir évolué en Premier League anglaise et remporté la FA Cup.
Que de chemin parcouru par le natif de Mascate ! Né en 1981, il débute dans la carrière au Al-Mudhaibi Club à dix-sept ans. C’est aussi l’époque où Ali travaille à l’aéroport international de Seeb, en tant que pompier. C’est l’époque où déjà, il est repéré par un scout anglais, John Burridge, ancien gardien de but (ex-Southampton, Manchester City et Newcastle) qui le découvre sur la scène locale lors de vacances dans le petit Sultanat. Mais il ne parvient pas à obtenir un permis de travail pour rejoindre l’Angleterre. Transféré en 2002 à Al-Nasr où il remporte la coupe nationale, il rejoint quelques mois plus tard l’Europe et la froide Norvège, où il est recruté par le FC Lyn Oslo. Dès 2004, il est élu meilleur gardien de but d’un championnat où il va passer trois saisons. C’est là-bas qu’il découvre le professionnalisme, parfait son art et surtout, commence à attirer le regard de clubs britanniques.
C’est sans surprise donc, et à partir de janvier 2006, qu’il rejoint les Bolton Wanderers, mais il doit patienter un an et demi avant de faire ses débuts officiels pour le club en Coupe. Durant cette même saison 2007-2008, il remplace durablement -et avec efficacité- le Finlandais Jaaskelainen, qui est blessé, en championnat comme en Coupe de l’UEFA, notamment lors d’un inoubliable match nul au Bayern Munich (2-2) où son talent éclate devant la bande à Frank Ribéry.
En 2009-2010, Al-Habsi n’est toujours pas un titulaire, alors il accepte l’offre de prêt formulée par Wigan et évolue en Premier League. A l’issue de cette saison où il est élu meilleur joueur de son club, il y signe un contrat de quatre ans, le signe d’une belle reconnaissance de la part de ce club. C’est donc à Wigan qu’il remporte son seul titre en Angleterre. Il y décroche la FA Cup en 2013. C’est aussi là-bas que l’Omanais gagne la réputation d’être un excellent sauveur de penaltys, puisqu’il remporte environ 50% de ses duels dans cet exercice face aux Tevez, Van Persie ou encore Arteta. A l’issue de la saison 2013 où il a été relégué sur le banc, Wigan descend en Championship.
Al-Habsi, lui, sera prêté un mois (!) à Brighton, également en Championship mais n’y jouera qu’un seul match. Libéré par Wigan à l’été 2015, la cote d’Ali Al-Habsi reste haute : il est recruté par Reading, où il s’engage pour deux ans (puis deux ans supplémentaires). En 2017, le voici nommé dans l’équipe type de la saison en championnat mais l’Omanais, âgé de 36 ans, décide de changer d’air.
Pour un quasi-retour aux sources après presque quinze ans en Europe avec sa famille. Direction l’Arabie Saoudite et le Al-Hilal. Pourtant, après deux saisons et un titre de champion, il reprend la direction de l’Angleterre, là où il est toujours une figure respectée. Il signe à la fin du mercato 2019 à WBA, en Championship, mais pour une saison.
Si sa carrière européenne, on l’a vu, a décollé en 2003 en signant en Norvège, Al-Habsi était déjà identifié et une référence en équipe nationale avant de partir en Europe. Il a ainsi disputé trois phases finales de Coupe d’Asie des Nations (2004, 2007, 2015) et remporté la Coupe du Golfe en 2009. Au total, il a accumulé 135 capes pour le Sultanat d’Oman depuis sa première convocation en 2001. Etonnamment, il n’a obtenu qu’à une seule reprise le titre de meilleur gardien arabe, en 2004. A désormais 38 ans, il est le gardien arabe le plus connu sur la scène internationale avec l’Algérien Raïs Mbolhi et le retraité égyptien Essam El-Hadary.
Début janvier 2020, la légende du football omanais, premier joueur des pays du Golfe en Premier League, a annoncé officiellement qu’il prenait sa retraite internationale, 22 ans après ses débuts en club.
@Samir Farasha
Vous retrouverez demain le 6e épisode de cette saga des gardiens arabes avec un portrait consacré au Tunisien Chokri El-Ouaer.