« Aziz bonsoir ! Félicitations au FC Nouadhibou pour cette première qualification, historique, pour la phase de groupes en Ligue des champions ! Quel est votre ressenti au lendemain de cet exploit ?
C’est un sentiment particulier, un mélange de bonheur et de fierté. Un aboutissement. Notre club, c’est un rêve de jeunes fous, deux jeunes qui ont monté cette équipe de D2 comme un club de quartier. C’était en 1999. Très rapidement, on s’est dit pourquoi ne pas créer un grand club et jouer la Champions League ?
La première fois qu’on a été champion, on a affronté le MC Oran. Et ça nous avait fait rêver ! On avait vu ce qu’était le haut niveau. Alors après ce résultat, on sait que le chemin est encore très long ! On a passé 24 ans avant d’en arriver là ! Mais on va continuer de toute façon. C’est une passion le football.
Comment vous êtes-vous préparés au match retour à domicile contre le Real Bamako, sachant que vous aviez trois buts d’avance après la victoire de l’aller ?
Pour la préparation, ça a été très compliqué. Tout le monde pense que lorsqu’on gagne un match aller à l’extérieur (3-0), tout est fait ! Non.
Je pense qu’avoir gagné 3-0 à l’extérieur, c’était un peu piégeux. Le grand écueil, c’était d’éviter les blessures en championnat.
Mais on ne pouvait pas se permettre de louper le 1er match de championnat contre la Garde Nationale. Il fallait marquer le territoire.
On a fait un gros travail psychologique. Il a fallu garder la tête froide, des joueurs jusqu’à moi. Le travail a été bien fait, on a bien contré les Maliens en 1re période, on les a fait déjouer.
En seconde période, on s’est pris à notre propre jeu en donnant du rythme alors qu’on aurait dû tuer le match. Mais on a pu compter sur un très grand gardien, Babacar Diop, qui a réalisé de grosses parades. A l’arrivée, ce 1-1, on en est très fiers.,
Quel objectif vous assignez-vous désormais ?
Tout ce qu’on vient, c’est bon à prendre. Ca permet d’acquérir de l’expérience face à de grosses équipes qui viseront les quarts.
Nous, on joue pour gagner, quel que soit l’adversaire. On respecte un peu plus les équipes les plus titrées ! On sait qu’on a nos chances. Notre destin c’est de grandir et de monter tout là haut.
On va donc essayer de ne pas être ridicule, de marquer notre terrain, surtout à la maison. Comme avec l’équipe nationale. Et à l’extérieur, de faire des perfs, d’être une surprise de plus.
Cette compétition ne va-t-elle pas vous plomber sur le plan économique, avec les déplacements nombreux et coûteux ?
Sur ce plan, on a la chance d’avoir le soutien du gouvernement qui finance les équipes engagées en Coupes d’Afrique. On est considérés comme l’équipe nationale pour les voyages. Les déplacements sont donc pris en charge. Et c’est un grand apport non négligeable.
On imagine que vous espérez aussi que le grand public mauritanien vous accompagnera…
Oui, et on espère que son amour pour le foot va grandir, en particulier pour les équipes locales. On n’a pas encore cet amour qui lie le public et les clubs.
Ca marche très bien quand il s’agit de l’équipe nationale. On espère donc que le public va être piqué et qu’il va venir en masse. Je pense aussi que les gros clubs qui viendront à Nouakchott vont attirer du monde.
Vous savez, le livre du football mauritanien -au niveau des clubs engagés sur la scène africaine- n’est pas encore très épais. L’introduction a été écrite. A nous d’en rédiger de nouveaux chapitres, comme on l’a fait avec l’équipe nationale ! »
Propos recueillis par @Frank Simon
